L'école des femmes

Vous êtes de ceux qu’une conception "moderne" du théâtre horripile. Vous ne jurez que par un théâtre classique qui a fait ses preuves... et dont l’intrigue conserve parfois une troublante... modernité. Et si vous vous rendiez au Théâtre du Parc pour une "Ecole des Femmes" mise en scène par Jean-Claude Idée.


L’intrigue est simple et archiconnue : Arnolphe élève sa très jeune pupille, Agnès, dans le but d’en faire sa femme ; il la veut totalement innocente et soumise. Son échec l’amènera au bord de la folie…

La splendeur de l’alexandrin se met ici au service des situations imaginées par le plus grand auteur de comédies de tous les temps, le divin Molière. "L’école des femmes" est un carrefour illustre dans l’histoire de la littérature française. Molière fait fusionner dans ce creuset l’Antiquité latine, les farces et fabliaux du Moyen-Age, de la Renaissance espagnole, et l’esprit classique français pour extraire de ces quatre éléments fondamentaux la quintessence d’une fulgurante modernité. Cette alchimie ouvre en effet la voie au théâtre des Lumières du 18e siècle et à l’esprit scientifique du 19e.

La péripétie est farcesque : un vieil original enferme une jeune femme afin qu’elle demeure bien sotte, sous la garde de deux serviteurs niais. Il destine cette jeune personne à sa consommation personnelle, mais se fait dérober l’oiselle par un jeune nigaud, fils d’un de ses amis, qui par étourderie fait de son rival son confident. Malgré la résistance obstinée d’Arnolphe, la nature l’emportera ; l’amour, quoique aveugle, aura gain de cause.

Il y a chez Arnolphe du savant fou, de l’expérimentateur, du Frankenstein et Molière ouvre très évidemment la voie au Marivaux de "L’Ile des Esclaves", de L’Ile de la Raison et surtout de "La Dispute", où l’on voit des amateurs de science faire élever deux jeunes femmes telles des enfants sauvages dans un parfait isolement, loin de la vue de tout être humain, puis au bout de 15 ans, les mettre en présence et jouir du spectacle de la découverte. Ces êtres innocents seront-ils bons, seront-ils mauvais? La réponse est toujours la même, ils agiront selon les lois naturelles. Au-delà du bien et du mal. Voilà la leçon ultime.

C’est la biologie de l’espèce qui triomphe dans L’école des femmes. La nature et ses mouvements innés l’emportent sur les ruses de la société et de l’esprit.

Sur la scène et dans les coulisses

Mise en scène : Jean-Claude Idée.
Décors : Serge Daems
Costumes : Thierry Bosquet.
Avec Jean-Claude Frison, Roxane de Limelette, Olivier Cuvellier, Jean-Paul Dermont,
Steve Driesen, Michel Hinderyckx, Alan Le Rouzic, Benoît Pauwels et Karin Rochat.

Informations pratiques

Théâtre royal du Parc
Rue de la Loi, 3 – 1000 Bruxelles
Location (11h-18h) : 02.505.30.30.

Du 9 septembre au 9 octobre 2004
Tous les soirs à 20h15 sauf les lundis, les 12, 19 et 26 septembre, les 3 et 9 octobre.
En matinée à 15h les 12, 15, 19 et 26 septembre, les 3 et 9 octobre.
Réservations au 02/505.30.30 de 11h à 18h

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(photo Théâtre du Parc : Serge Daems)









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