La vie sexuelle des Belges

 Qualité de vie et sexualité sont intimement liés… Test Achats a mené une grande enquête sur le comportement sexuel des Belges en interrogeant (1500 Belges de 18 à 74 ans. Ce grand sondage portait sur leur comportement sexuel et la perception qu’ils ont de leur vie affective, la fréquence et la nature des rapports sexuels, l’utilisation de moyens contraceptifs mais aussi l’avortement, les abus sexuels ou encore le mariage homosexuel.


Quelques conclusions marquantes : les abus sexuels sont tout sauf marginaux, l’avortement, 15 ans après sa légalisation, est très bien accepté par l’opinion publique belge et les Belges restent très partagés sur l’adoption par un couple homosexuel. A côté de cela, la majorité des répondants disent vivre une relation stable et qui les satisfait.

Une série d’hommes comme de femmes font toutefois part de difficultés d’ordre sexuel, et il reste encore trop de comportements à risque, tant chez les hétérosexuels que chez les homos ou les bisexuels. De tous les participants sans relation stable et ayant eu plusieurs partenaires au cours des 12 derniers mois, 2/3 des hétéros et la moitié des "holebi" ont rarement ou jamais utilisé un préservatif. Les campagnes d’information restent donc un must en la matière.

Hétéros et fidèles…

% des Belges se déclarent hétérosexuels. 3% se disent homosexuels, 3% bisexuels, et 3% ne sont pas sûrs de leur orientation sexuelle. Toutes orientations confondues, 82% des participants vivent en couple. Plus de la moitié des participants ont vécu leur "1re fois" entre 15 et 19 ans, et 6% avaient moins de 15 ans. La grande majorité des Belges n’ont eu qu’un seul partenaire au cours des 12 mois qui précédaient l’enquête. La plupart se sont glissés sous la couette 1 à 2 fois par semaine, pour s’adonner essentiellement à des rapports classiques (avec pénétration vaginale) et/ou au sexe oral.

Encore beaucoup trop de comportements à risque !

Faut-il rappeler que le préservatif est le moyen de prévention des maladies sexuellement transmissibles (MST), et une méthode de contraception efficace. Pourtant, parmi ceux qui n’ont pas de relation stable et qui ont eu un ou des partenaires(s) sexuels au cours de l’année précédente, 2/3 des hétéros et la moitié des homos/lesbiennes ou "bi" n’utilisent jamais ou rarement de préservatif ! Ces chiffres sont évidemment très inquiétants.

Autre constat inquiétant de l’enquête: 70% des Belges n’ont pas utilisé de préservatif lors de la "1re fois" et 50% n’ont même pas recouru à l’époque à un autre moyen de contraception. Or, plus le 1er rapport sexuel a lieu à un âge précoce, plus il y a de risques qu’il ne soit pas protégé, d’où risque de grossesse non désirée (surtout dans le groupe des 15-19 ans). Pas moins de 10% des Belges indiquent d’ailleurs avoir (ou une de leurs partenaires) procédé à une interruption volontaire de grossesse au cours de leur vie. Et qui dit rapport non protégé dit bien entendu aussi risque de transmission de MST. 11% des Belges ont déjà eu (au moins) une telle maladie, surtout la chlamydiose ou de l’herpès.

Les abus sexuels ne sont malheureusement pas rares

Les résultats de l’enquête de Test Santé sont également préoccupants à un autre égard: pas moins de 15% des Belges affirment avoir subi au cours de leur vie des attouchements, des rapports sexuels forcés ou d’autres contraintes. Pour plus de la moitié d’entre eux, les faits se sont produits avant l’âge de 16 ans, donc lorsque la victime était encore largement mineure. Dans la grande majorité des cas, l’auteur des faits était un homme, et proche de la victime : (ex-)partenaire, oncle, cousin,... Par ailleurs, 25% des femmes et 10% des hommes interrogés disent avoir déjà fait l’objet d’avances ou de harcèlement sexuel au travail.

Idées reçues et préjugés…

L’enquête montre également qu’il reste beaucoup d’idées reçues en matière de sexualité. Quelques exemples parmi d’autres: 48% des Belges croient à tort qu’une femme peut tomber enceinte si elle a des relations sexuelles non protégées pendant les règles. 14% pensent à tort qu’il est dangereux d’avoir des relations sexuelles (avec pénétration vaginale) pendant la grossesse, et 65% ignorent que le tabac diminue le désir sexuel.

Mariage homosexuel et adoption par des couples homos

60% des participants sont favorables au mariage entre homosexuels. Pour l’adoption par les couples homos, le pourcentage d’avis positifs tombe à 38%. 41% s’y déclarent opposés et 21% ne se prononcent pas.

La vie (sexuelle) des Belges n’est pas toujours un long fleuve tranquille

Si la grande majorité des Belges se disent satisfaits de leur relation actuelle, beaucoup font néanmoins état de difficultés sexuelles au cours des 12 derniers mois. Du côté des hommes, ce sont les problèmes d’érection qui sont les plus fréquents et, du côté des femmes, un manque d’envie d’avoir des rapports intimes. Plus d’un quart des Belges ont été affectés par leurs différentes difficultés sexuelles au point d’avoir évité des relations intimes, mais seuls 14% de ce groupe-là ont consulté un professionnel de la santé.

Ceux qui n’ont pas consulté disent n’avoir pas besoin d’aide professionnelle pour remédier à leurs problèmes sexuels, ou qu’ils ont toujours "remis cela à plus tard", ou qu’il n’existe pas selon eux de traitement efficace, ou encore qu’ils seraient gênés d’expliquer leurs problèmes sexuels à un professionnel. Autrement dit, beaucoup ne considèrent pas les problèmes sexuels comme aussi importants et naturels que d’autres questions de santé.

Informer, encore et toujours…

Il ressort donc de l’enquête de Test Santé que l’information de la population en matière de sexualité n’est pas encore suffisante. Il est notamment essentiel de sensibiliser encore davantage à l’utilisation du préservatif, à travers des campagnes d’information axées sur ses aspects positifs.

L’école doit rester un canal d’information à l’égard des jeunes. La quasi-totalité des Belges estiment qu’il faut des cours obligatoires d’éducation sexuelle à l’école. Deux tiers d’entre eux trouvent une bonne chose que ces cours soient prodigués dès l’école primaire, surtout en 5e et 6e. De l’avis quasi général, ces cours doivent aborder la prévention des MST, le fonctionnement de l’appareil reproducteur et la contraception.

La moitié des Belges estiment aussi qu’il faut mettre gratuitement des préservatifs à disposition dans les écoles secondaires (pour 27 %, toutefois uniquement dans le cadre de programmes d’éducation sexuelle). Enfin, il faudrait (mieux) faire passer le message auprès de la population en général que les difficultés sexuelles sont des problèmes de santé au même titre que les autres, qu’il existe souvent un traitement et qu’il n’y a pas de honte à consulter un professionnel. Une amélioration de la qualité de vie sexuelle contribue clairement à l’amélioration de la qualité de vie en général.

Source : Test Santé 72, avril mai 2006

  • Le site de Test-Achats

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