Le vin rosé, le compagnon de l'été!

L'été 2003 est on ne peut plus ensoleillé! Tant mieux, c'est le moment de sortir vos vins rosés, dont la fraîcheur aromatique s'appréciera particulièrement lors de vos repas en terrasse! Mais, au fait, comment élabore-t-on ces vins saisonniers? Et n'y a-t-il qu'un seul type de vin rosé?


Vive la fraicheur !

Les vins rosés souvent très appréciés lorsque le thermomètre grimpe. Normal, les qualités principales de ces vins tournent autour de la notion de fraîcheur. Tout d'abord, fraîcheur des arômes : petits fruits rouges genre groseille, framboise ou bonbon acidulé. Ensuite, fraîcheur de la température : il faut impérativement les rafraîchir à l'aide d'un seau d'eau abondamment garnis de glaçons, afin de les servir vers 7 à 8°C. A ces températures, le caractère fruité dominera le coté chaleureux de l'alcool.

Comment fabrique-t-on un vin rosé?

L'élaboration des vins rosés peut s'effectuer selon 3 modes opératoires distincts :

le mélange d'un vin blanc et d'un vin rouge : en France, ce processus n'est autorisé que dans une seule région: la Champagne! En effet, les fameux Champagnes rosés, si charmeurs dans les flûtes, sont généralement obtenus par ajout d'un peu de vin rouge (à base de Pinot Noir ou de Pinot Meunier), au vin de base tranquille blanc (à base de Chardonnay, Pinot Noir ou Pinot Meunier), le mélange va alors subir la méthode Champenoise de refermentation en bouteille, qui va lui conférer son caractère pétillant.

la vinification "en blanc" d'une vendange de raisins noirs: on va donc traiter les raisins rouges comme s'ils étaient blancs! On effectue donc généralement un pressurage direct de ces raisins rouges mais en ne prenant pas trop de précautions quant au contact entre les peaux colorantes et le jus. La vinification suit alors le schéma classique des vins blancs, avec basse température de fermentation et mesures drastiques contre l'oxydation. Il s'en suivra une très légère coloration rose. Ces vins sont aussi connus sous le vocable de vins "gris". Ils ont une structure tannique insignifiante et ont des caractères organoleptiques très proches des vins blancs.

la vinification "écourtée" en rouge d'une vendange de raisins rouges: ici, on procède comme pour un vin rouge classique, mais lors de la phase de macération des peaux et jus en cuve, on ne les laissera en contact que 24 à 48 heures. On procédera alors à un écoulage des jus ainsi plus ou moins colorés selon les cépages utilisés. Ces rosés sont dès lors souvent appelés rosés de saignée. Ils ont plus de couleur que par l'autre méthode et se rapprochent, gustativement parlant, des vins rouges.

Le bon usage des rosés

Tout d'abord, essayez de consommer rapidement ces vins rosés : ils ne supportent pas le vieillissement et s'oxydent très vite!

A table, privilégiez les "gris" sur les poissons grillés ou les coquillages (gris de Toul ou rosé de Touraine par exemple). Les rosés de saignée seront de meilleurs compagnons de vos barbecues carnés! Citons parmi ceux-ci, les remarquables et très fins "Rosés des Riceys" (vignoble Champenois au sud de l'Aube, à base de Pinot Noir), le floral et charnu "Tavel" (Cotes du Rhone près du pont du Gard), l'élégant "Bordeaux Clairet", le solide "Marsannay rosé" (Pinot Noir de Bourgogne), les splendides "Coteaux Varois", les archis-connus "Cotes de Provence" et "Coteaux d'Aix" (les meilleurs domaines ont fait beaucoup de progrès!), les très concentrés rosés du sud-ouest (Bergerac, Gaillac, Cotes du Marmandais,...), et enfin le prestigieux "Bandol" (près de Cassis).

Le rosé est donc le vin d'été par excellence, mais attention son caractère léger et fruité peut cacher le fait que cela reste du vin... et donc qu'il contient aussi de l'alcool (± 12°)!

A consommer avec modération! Je sais, ce n'est pas facile!

Didier Ergot









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