Mousse lavante ou savon?

Peut-être avez-vous un jour été confronté à des problèmes d’incontinence dans votre entourage. Et chacun d’entre nous peut devoir faire face à ce problème difficile à vivre. Se pose aussi la question de la toilette dite intime: à quel produit recourir pour préserver sa peau?


L’incontinence et les escarres

L’incontinence et la friction fragilisent la peau. Elles accroissent l’incidence des escarres (c’est-à-dire une nécrose de la peau) à cause des effets chimiques de l’urée et des selles sur l'épiderme.

La toilette de la peau après incontinence urinaire ou fécale est donc un élément primordial dans la lutte contre les escarres et donc pour le bien-être du patient. Le savon et l’eau, jusqu’à aujourd’hui utilisés dans la plupart des cas pour laver les patients, assèchent l’épiderme et détériorent la peau. Il faut donc utiliser une lotion hydratante pour minimiser ces effets secondaires.

Pour le personnel soignant, l’utilisation d’eau et de savon pour la toilette intime demande une préparation et ensuite un rangement du matériel utilisé qui leur prennent du temps.

Une étude favorable aux mousses lavantes

Sous la requête et la guidance du groupe Escarres du CHU de Charleroi constitué de spécialistes des corps médical, infirmier et pharmaceutique, le Dr Jacques Douchamps, pharmacien hospitalier, et son équipe ont observé 40 patients, d’âge indifférent, qu’ils ont suivis pendant une dizaine de jours, comparant l’utilisation d’eau et savon et de 3 mousses lavantes disponibles sur le marché belge pour la toilette après chaque épisode d'incontinence.

Les infirmières impliquées dans cette étude sont quasi unanimes : les mousses lavantes sont plus efficaces, plus faciles à utiliser et apportent plus de sécurité aux patients. Elles représentent un gain de temps d’environ 30% et une diminution de la charge physique liée à la gestion de l’incontinence. De même, elles sont plus économiques car ne nécessitent plus l’application de lotion hydratante sur la peau après la toilette. Ceci semble même se confirmer dans les cas d’incontinence sévère. Pour les hôpitaux, l’impact est donc également économique.

La protection de la peau au centre des préoccupations

Les patients interrogés marquent également leur préférence pour les mousses qu’ils trouvent plus confortables. Leur peau souffre moins des effets "secondaires" de la toilette intime que lorsque celle-ci est effectuée avec de l’eau et du savon.

Pour Jocelyne Adant, infirmière,  le résultat principal de l’étude, c’est la protection de la peau, et cela fait partie de la prévention des escarres. L’infirmière spécialiste des soins de plaies, Frédérique Broekaert, complète : Nous avons constaté qu’avec les mousses, nous effleurons juste la peau, pour une même efficacité de lavage, et que grâce à leur pH, celles-ci sont moins agressives.

On ne s’étonnera pas de voir l’information sur cette étude diffusée par la société SCA qui produit les protections Tena car Tena Wash Mousse faisait partie des 3 mousses utilisées. Ce produit obtiendrait la préférence des infirmières par rapport aux 2 autres mousses, pour le gain de temps qu’il entraine et une plus grande efficacité en cas d’incontinence double. Un suivi d’utilisation portant sur les 5 mois suivant l’étude initiale, et dans lequel l’emploi de la Tena Wash Mousse fut étendu aux patients chirurgicaux, gériatriques et en revalidation confirmerait le bénéfice du produit.

Robert Derumes









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