L'interview green : Angelina Jolie

Belle à l’épreuve des balles dans Tomb Raider, Angelina Jolie n’a par contre pas résisté longtemps à la pression de la misère humaine sous toutes ses formes. Résultat: quand elle ne fréquente pas les plateaux de tournage, Madame Pitt se mobilise sur tous les fronts. Un engagement qu'elle résume en termes simples et sans hypocrisie: «Si je suis belle et connue, autant que ça serve à quelque chose.»


A quand remonte votre volonté d’engagement?

Angelina Jolie : «Au tournage du premier Tomb Raider, justement. Au Cambodge, en 2001. J’ai assisté à une véritable déferlante de misère humaine. Puis, quelques temps plus tard, au Sierra Leone, j’ai vu des milliers de gens hommes, femmes et enfants, mutilés par leurs ennemis. Je n’en ai plus pu, au point de ne plus fermer l’œil de la nuit. Me sentant très coupable pour la vie extraordinaire que je menais. Jusqu’à ce que je réalise que la culpabilité ne mènerait à rien si elle n’était pas accompagnée d’une action concrète. C’est pourquoi je me suis engagée dans une multitude de causes. Jusqu’à devenir membre très active du Haut Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies. Pour tenter de me mettre au service des plus démunis.»

Vos multiples engagements et dons s’attardent-ils parfois aussi sur des causes plus écologiques?

Angelina Jolie :«Oui, mais pas dans le sens de la sensibilisation à l’écologie pure et simple. Plutôt dans celui de l’éthique. Par exemple, tout le monde sait bien que la plupart des fleurs que l’on achète chez des fleuristes européens ont été cultivées en Afrique, principalement au Kenya, par des travailleurs traités comme des esclaves. Il y a donc deux bonnes raisons de choisir des fleurs cultivées plus près de chez nous: pour éviter trop d’impact carbone vu la longueur du transport, et pour tenter de ne pas collaborer passivement  à ce scandaleux trafic d’êtres humains. Les deux raisons valent évidemment le combat ! Mais je me sens plus proche de la seconde cause.»

Pourquoi?

Angelina Jolie :«Pour deux raisons. Tout d’abord, c’est une question de sensibilité personnelle, mon idéal de défense de la veuve et de l’orphelin. Ensuite, je me dis que si on arrive à éradiquer ces cultures de fleurs opérées dans des conditions lamentables, on limitera de facto l’empreinte carbone de leur transport vers l’Europe. Puisqu’il y aura de toute façon moins de fleurs à transporter. Vous voyez: tout est dans tout!»

Comme dans votre nouveau film, In the Land of Blood and Honey. Où une scène furtive nous apprend aussi que le conflit en ex-Yougoslavie a aussi été un désastre pour l ‘écologie, ce que pas grand-monde ne soupçonnait...

Angelina Jolie :«C’est vrai. Le pire désastre demeure évidemment humain et humanitaire, mais c’est hélas plus large que ça. En fait, quand les bombardiers rebelles ou alliés avaient des surplus de bombes qu’ils n’avaient pas larguées sur les villes, ils allaient se «vider» au-dessus de la Mer Adriatique. Et comme on soupçonne qu’une partie de ces explosifs étaient de nature nucléaire, je vous laisse imaginer les conséquences pour la faune et la flore sous-marine… et pour les gens, dont nous, sans doute, qui consommons du poisson pêché là-bas…»

Angelina Jolie a signé son premier film en tant que réalisatrice: In the Land of Blood and Honey sort ce 29 février.

 









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